Skip to main content

Alors que la France entière est déjà sous couvre-feu, l’exécutif a tout fait pour retarder les restrictions supplémentaires

 
Alors que la France entière est déjà sous couvre-feu, l’exécutif a tout fait pour retarder les
restrictions supplémentaires. Cependant, il doit désormais faire face à un rebond
épidémique difficilement maîtrisable en Île-de-France, dans les Hauts-deFrance, ainsi que
dans les départements de l’Eure et de la Seine-Maritime.

Trentecinq mille nouveaux cas ont été enregistrés au niveau national ce jeudi, soit une
hausse de 23,6 % en une semaine, alors que les services de réanimation sont quasiment
saturés dans les territoires sous tension. Cette reprise épidémique « dessine ce qui
s’apparente à une troisième vague », a déclaré Jean Castex, qui estime que la stratégie
territorialisée conserve donc « sa pertinence ».

Le confinement et ses attestations écrites pour se déplacer seront de retour dès la fin de
la semaine, dans seize départements dont la région parisienne. Le gouvernement a
annoncé, ce jeudi, l’instauration d’une nouvelle vague de restrictions sanitaires en Île-deFrance, dans les Hauts-deFrance, ainsi que les Alpes-Maritimes, l’Eure et la SeineMaritime. C’est une « troisième voie » qu’instaure le gouvernement à compter de vendredisoir, minuit. Ce confinement qui ne dit pas son nom devrait, selon les mots du premier ministre, permettre de « freiner l’épidémie sans enfermer ».
Dans les zones concernées, il sera possible de sortir de chez soi pour une durée illimitée,
à la condition d’être muni d’une attestation et de ne pas dépasser les limites d’un rayon de
10 kilomètres. Les déplacements interrégionaux seront interdits, sauf motifs impérieux et
professionnels.

Partout en France, le couvre-feu sera maintenu et commencera à 19 heures, à compter de
ce samedi. L’idée du gouvernement est de ralentir l’avancée de l’épidémie par
l’instauration de nouvelles restrictions, soi-disant moins strictes qu’en mars et novembre
2020. L’exécutif entend rendre les mesures acceptables en poussant les gens à sortir, tout
en les dissuadant de se réunir. « Profitons librement des espaces extérieurs, a enjoint
Jean Castex, mais soyons hyper-rigoureux pour proscrire les regroupements privés ou
dans l’espace public. »

Ces nouvelles annonces remettent également en cause la tenue des manifestations et des
rassemblements dans l’espace public, que les préfets pourront suspendre s’ils jugent que
leurs « conditions d’organisation créent un vrai risque sanitaire ».

Les écoles échappent à la fermeture. « Dans les 16 départements concernés par ces
nouvelles mesures, nous maintiendrons le parti pris de laisser les écoles ouvertes », a
annoncé le premier ministre, vantant un « choix (qui) nous distingue de nos voisins », dont
l’ambition est de « préserver autant que possible l’éducation de nos enfants ».
Les écoles maternelles, primaires et les collèges poursuivront dans les mêmes conditions.
« Pour les lycées qui sont déjà pour plus des deux tiers en demi-jauge, ils basculeront en
totalité dans ce fonctionnement », a ajouté Jean Castex, qui a également précisé que les
universités demeureront au régime actuel.

En revanche, « comme en mars et en novembre 2020, seuls les commerces vendant des
biens de première nécessité resteront ouverts », a-t-il été décidé. La disposition
s’appliquera tant aux petits commerces qu’aux rayons concernés des grandes surfaces.
La définition des biens essentiels a cependant été élargie : la vente de livres et de
musique sera autorisée, « ce qui permettra aux libraires et aux disquaires de rester
ouverts ».

La vaccination avec Astrazeneca reprend. Le vaccin AstraZeneca, qui avait été suspendu
lundi en France, pourra de nouveau être administré ce vendredi. La Haute Autorité de
santé devrait « réactualiser ses recommandations », vendredi matin, afin de permettre une
reprise de la vaccination dans l’après-midi. Autre lueur d’espoir : l’arrivée du vaccin
Janssen, du laboratoire américain Johnson & Johnson, « à la mi-avril ».
Si, aujourd’hui, « 5,7 millions de Français ont reçu une première dose », le premier
ministre a fixé trois caps : 10 millions de personnes devraient être vaccinées à la mi-avril,
20 millions à la mi-mai et 30 millions à la mi-juin. Jean Castex s’est presque autofélicité
d’une « campagne qui progresse ».
Pour lui, il s’agit d’une « course contre la montre » et d’une « mobilisation générale pour vacciner sans relâche ». Encore faut-il que les doses soient au rendez-vous.

Le télétravail doit être poussé au maximum. Dans son intervention, le premier ministre a
rappelé que les entreprises restaient un lieu de contamination. L’Institut Pasteur estime en
effet que 27 % des infections hors foyer se produisent dans le milieu professionnel, en
raison notamment des interactions dans les espaces collectifs et lors des repas.
On sait, par ailleurs, grâce aux contrôles de l’inspection du travail, que de nombreuses
entreprises ne jouent pas le jeu du télétravail. Pour autant, il n’est pas question de hausser
le ton, pour le gouvernement : Jean Castex s’est contenté d’appeler, une nouvelle fois, les
entreprises qui le peuvent à « pousser au maximum le télétravail », avec l’objectif d’arriver
à quatre jours de travail au domicile par semaine. Par ailleurs, le premier ministre a
expliqué qu’un « protocole renforcé » allait être mis en place dans les restaurants collectifs
en début de semaine prochaine, après « concertation avec les partenaires sociaux », mais
sans donner davantage de détails.

Comments

Jo C said…
JoC: Les restrictions supplémentaires pour "ce confinement qui ne dit pas son nom."
Profitons librement des espaces extérieurs, a enjoint Jean Castex, mais soyons hyper-rigoureux pour proscrire les regroupements privés ou dans l’espace public. Il vit dans les nuages.
10 millions de personnes devraient être vaccinées à la mi-avril; c’est 50,000 par jour – on verra.

Popular posts from this blog

Generation Identity

I mentioned Generation Identity in the context of Rhapsodie Française, there is an episode of Crossing Continents, Radio 4, September 20. Available on iplayer Radio. Interesting, worrying broadcast.

Au nord de Londres, les militants du Labour effarés et meurtris par les accusations d’antisémitisme

Au nord de Londres, les militants du Labour effarés et meurtris par les accusations d’antisémitisme A North Finchley, circonscription comportant l’électorat juif le plus important du pays, les travaillistes sont durement affectés par un été de polémiques venimeuses. Luisa Attfield n’a pas 20 ans mais vit déjà un douloureux dilemme. Perchée sur un tabouret haut du pub The Bohemia au cœur de North Finchley, au nord-ouest de Londres, cette étudiante en biologie raconte comment, elle, la jeune juive militante du Parti travailliste, s’est fait régulièrement claquer la porte au nez par des familles juives pendant la récente campagne des élections municipales. « C’est comme si elles m’avaient demandé de choisir entre être juive et voter Labour. C’est un choix que je ne veux pas faire et que personne ne devrait avoir à faire », lâche-t-elle dans un souffle libérateur. Elle qui a adhéré voici deux ans « parce qu’elle aime ce que représente Jeremy Corbyn » pense que le leader travailliste dev